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A PROPOS
 

Par définition la lumière est sauvage, indomptable, difficilement saisissable parce qu'elle change à chaque seconde. Elle file entre nos doigts comme le temps.

La force de Jean-Claude Quilici est d'avoir réussi à lui donner un visage, une âme. Il l'a apprivoisée pour mieux traduire à la fois la sensibilité, les secrets, les nuances.

Le destin de chaque être est une étrange alchimie où se mêlent le hasard, les émotions, les doutes, la fatalité et la raison. Pour Jean-Claude Quilici, il y a eu ce que que j'appellerais le miracle de l'adolescence. Peindre n'était pou lui qu'un rêve. Il a eu la chance de grandir au Lacydon, ce Montmartre de Marseille où bat le coeur de la cité et où nombre de peintres avaient leur atelier. Parmi eux, le plus grand de tous, Pierre Ambrogiani, qui dans les anciens Arsenaux pouvait disposer de larges surfaces sur lesquelles il écrasait littéralement ses couleurs. Jean-Claude Quilici eut un jour le bonheur d'uen franchir le seuil, de s'enivrer du kaléidoscope qui l'entourait.

Ce fut le choc, la révélation, et il en repartit avec des tubes de peinture plein les poches. C'est avec eux qu'il signa son premier tableau. Dans le sillon du maître, il commença par creuse le sien. Jusqu'au jour où la chrysalide devint papillon pour voler de ses propres ailes. Jean-Claude Quilici s'est taillé une place au soleil. Avec d'autant plus d'évidence qu'il privilégie les paysages qui sont pour lui comme une partition de lumière. Il en joue et ne se contente pas de restituer ce qu'il voit, il cherche aussi sa vérité derrière le miroir. Il a néanmoins fait quelques incursions dans les personnages, notamment à travers la corrida qui est, en soit, un hymne à la couleur.

C'est à Marseille, sa ville natale, puis en Corse, terre de ses racines familiales, que le peintre a eu ses premiers rendez-vous avec la lumière. Ils coulaient de source. Puis il a eu envie de la conquérir ailleurs, sous d'autres horizons, en Espagne, en Italie, en Tunisie, en Grèce, au Portugal. Même au Nouveau-Mexique, à New-York au Japon. Une véritable symphonie sans frontières. Par certains cotés, son parcous rappelle celui d'Henri Matisse qui arrive à Ajaccio en février 1898, avec sa jeune épouse Amélie. D'entrée, il est fasciné par la clarté de la cité impériale. Il en fera l'aveu plus tard : «C'est à Ajaccio que j'ai eu mon premier éblouissement. Quel virement pour cette irradiation de la lumière sur les couleurs ! Cela a guidé tout le reste de ma vie pour tout ce que j'ai pu peindre en joie ». Au point d'engranger cinquante cinq toiles durant son séjour qui s'étalera sur plusieurs mois. Le fauvisme venait de naitre. Il faillit même s'appeler la luminisme.

La peinture de Jean-Claude Quilici est, elle aussi, une fête. Un cri de joie. Avec ses bleus, ses ocres, ses gris, il crée l'enchantement. Comme s'il trempait directement ses pinceaux dans la lumière. Même ses blancs prennent une irradiante tonalité.

Jean-Claude Quilici nous révèle que les paysages ne sont pas de simples représentations de la natue. Ils s'inscrivent profondément dans un contexte humain, végétal, avec le poids de la mémore et de la culture. A leur façon, ils racontent toujours une histoire. Les arbres comme les pierres, les villages et les sites ont une âme qu'il revient au regard de découvrir. Il suffit de savoir les écouter. C'est à ce prix que Jean-Claude Quilici s'est hissé au premier rang des paysagistes de ce temps. Si l'école provençale qui l'a vu naître demeure le socle de son oeuvre, sa peinture a prix une ampleur au point de s'affirmer dans un langage universel. Sa présence est aujourd'hui internationale, que ce soit dans les galeries de renom ou chez les collectionneurs.

Jean-Claude Quilici est reconnu comme le peintre de la lumière. Ce qui est une consécration.

Jean-René Laplayne











 
 

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